Maurice
Notre vie est parfois percutée par des rencontres de personnes, dont on n’imagine pas l’impact qu’elles vont laisser, notamment au sein de notre club de pêche. Maurice a fait partie de ces personnes. Il a tout de suite compris l’esprit de ce groupe de pêcheurs et, de toute façon, sa générosité naturelle, son dévouement, sa gentillesse et sa bonhommie ont fait de lui un ami respecté, écouté et apprécié.
Tu as ouvert la porte de notre association, comme un Arsène Lupin, sans faire de bruit mais avec une clé tellement plus belle et efficace, celle de l’amitié sincère.
Le feu et l’eau sont les deux éléments qui ont rythmé ta vie. Le feu, dans cette forge où tu faisais rougir ce métal rude et froid, que tu transformais en rampes, portails ou grilles, à grand coup de marteau, de crissements de lime, et de crépitements de soudure. J’ai largement bénéficié de ton savoir-faire.
Et l’eau, qui non seulement refroidissait le fer, mais qui dans ses profondeurs abritait nombre de créatures à écailles et nageoires. Cette eau qui allumait en toi un feu sacré, ce feu qui ne s’éteint que lorsque le corps ne peut plus assurer, c’est celui de la pêche.
Bien sûr, c’est la pêche à la mouche qui nous a rapprochés. Mais tu avais d’autres cordes à ton arc ou devrais-je dire d’autres lignes à tes cannes. La pêche du courant d’Huchet à Molièts, où les mulets passaient de forts mauvais étés, les lançons des baïnes qui rentraient dans le filet tiré avec tes amis afin de partager l’apéro de midi, tes grosses cannes tendues dans les vagues qui prenaient aussi des nageurs teutoniques imprudents, les petites pêches fines du goujon avec tes copains aujourd’hui disparus.
Dans notre club tu étais de toutes les sorties, mais je sais que la pêche n’en était que le prétexte. Tu aimais cette ambiance bon enfant qui jaillissait de ce groupe, pour lequel tu as toujours eu des attentions amicales, châtaignes grillées, vin d’orange, desserts amoureusement préparés par Paulette.
Alors Momo, MERCI !
Merci pour mes portails en fer forgé.
Merci pour ces week-ends de pêche à Tavescan avec ton camion aménagé où le passage du col de la Bonaïgue était toujours une aventure.
Merci pour ces séjours à Moliets, à l’ambiance toujours festive et au cours desquels les bouchers ne faisaient pas fortune.
Merci pour toute cette générosité que tu as distribuée autour de toi.
Un nouveau chapitre de notre club vient de s’achever avec ton départ, tu en as écrit une bonne partie.
Là-haut tu voudras bien être notre messager pour transmettre nos pensées attristées à Claude, André et Jean, nos amis disparus.
Je me fais le porte-parole de tous tes amis du club pour te dire un dernier ADIEU ! MOMO.
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